La journée avait été plutôt longue pour Jill Carpenter qui venait de faire la route Los Angeles à Belle Fleur. Évidemment, son voyage fut un peu long, mais bon, elle ne possédait presque rien, son logement était meublé - rien de qualité, mais c'était mieux de payer un déménagement - la brunette vivait dans la misère depuis son adhésion à l'école de médecine et même après son arrêt, la vie était un pur calvaire. La jeune femme s'endettait lourdement depuis quelques années et tout le monde cherchait à recevoir son argent. Elle ne trouvait même plus l'argent pour manger. Aujourd'hui même, elle n'avait rien envalé. Son billet de bus l'avait complètement ruiné. Jill comprit qu'une bonne soirée faisait partie de ses exigences. Elle enfila une camisole et un pantalon et marcha jusqu'au bar le plus proche. Carpenter se promenait sans un rond, mais son charme serait sans doute un atout pour boire une bonne partie de la soirée et peut-être même manger quelque chose, elle mangerait même des arachides si on lui en proposerait. Bref, une fois entrée, elle se dirigea vers le bar et charma immédiatement un homme, puis un autre. Les verres arrivèrent et coulèrent à flot, bien que la clocharde n'aimait que la gente féminine, elle laissa croire à ses messieurs le contraire. Les heures passèrent et l'alcool entra dans la circulation sanguine de la vulgaire Jill qui se leva et s'éclata sur la piste de danse. Elle tenta de s'amuser avec un homme qui s'avérait un peu plus persuasif qu'elle ne l'aurait cru. Ce dernier tenta de l'amadouer pour la ramener chez lui, mais en usant un peu trop de ses bras, ce qui déplaisait beaucoup à la saoule Jill. Les yeux semi-ouvert et le regard vide, la brunette se pencha un moment vers le bas, se soutenant en posant une main sur l'homme, c'est à ce moment qu'elle leva la tête en rageant. « Putain de merde, tu vas me lâcher un peu sale enfoiré ! J'ai pas envie de te bouffer l'cul, gros porc, alors dégage ! » Dit-elle entre les dents. Elle ne possédait plus toutes ses moyens, mais elle arrivait quand même à placer quelques mots et se défendre un peu, via sa vulgarité habituelle. Malgré ça, l'homme ne semblait pas vouloir la lâcher,, les gens s'amusaient et dansaient autour d'elle sans vraiment faire attention à ce qui se tramait.

Cela faisait maintenant 2 ans que Nina était venue habiter à Belle Fleur et c'était rapidement fait à sa nouvelle vie. Elle se fit de nouveaux amis et n'eu pas de mal à trouver des clients à qui proposer ses services de photographe. Tous réussissait à Nina dans cette ville sauf une chose l'amour. Oui si il y a bien une faiblesse qu'à Nina c'est l'amour. Cela fait deux ans mais elle n'a toujours pas oublier son ex mari. Elle l'aime encore c'est certains mais elle aimerai avancer, aller de l'avant et trouver le bonheur.

Nina avait passé une bonne journée, elle avait passé sa matinée à réalisé des clichés de la ville pour le journal local et en avais profiter pour photographié les passants, ce qui était son activité favorite. Elle adore saisir ses petits moments innocents, c'est ce qui donne les meilleures photos. Une fois sa balade terminé elle rentra chez elle déjeuna puis passa l'après midi à trier ses clichés. Elle avait du bon boulot, elle était ravi et pourrait dès demain apporté les photos au journal afin qu'il puisse écrire leur article. En fin d'après midi elle reçu un appel de son amie Peyton lui disant de se préparer que ce soir elles sortaient. Nina ni une ni deux fila dans sa chambre choisir sa tenue telle une adolescente et alla prendre sa douche avant de se préparer.

Quelques heures plus tard Nina était dans un bar entouré de ses amies. La soirée se passait relativement bien, il y avait une bonne ambiance et la musique était plutôt bien, tous pour passer une bonne soirée. Après quelques verres, Nina décida d'aller sur la piste de danse pour se déhancher. Après quelques morceaux elle aperçut au loin une jeune femme apparemment saoule se soutenant à un homme plutôt entreprenant. Nina cru comprendre que cette dernière n'était pas du tout intéressé par les propositions de cet homme.  La photographe décida alors de s'approcher et de s'interposer.

Tu n'as pas comprit ce qu'elle te dit, tu la laisses tranquille d'accord!

Nina prit Jill par le bras et l'emmena un peu plus loin vers le bar afin de l'asseoir sur un tabouret.

Vous n'avez rien, tous va bien ? Les hommes peuvent être tellement bête parfois !

Elle était vraiment sur les nerfs, elle ne supportait pas de voir des hommes se comportaient de cette façon. Il y a tellement d'autres façons possible pour plaire à une femme, ça ne sert à rien d'attendre qu'elle soit saoule pour arriver à ses fins c'est vraiment dégoûtant.

La situation dépassait légèrement Jill Carpenter en ce moment. Elle n'arrivait pas à reprendre le dessus. Bien qu'habituée à ce genre de scène, la demoiselle savait comment répliquer et envoyer promener les gens, mais face à un homme agressif, elle ne faisait pas le poids. Jill avait de petit bras et malgré ses attributs de sportifs n'arrivaient en rien face à cet homme imposant. La demoiselle fronça les sourcils, en colère, elle voulait se défaire de l'emprise de ce psychopathe, mais l'alcool lui enflait la tête. Elle avait de la difficulté à garder l'équilibre, donc, se battre, n'était pas possible pour la brunette en ce moment. Enfin, elle lui cracha au visage quelques insultes à nouveau, espérant que cela marcherait d'avantages. « Je bouffe des chattes mon ... mignon ! Alors, fou l'camp ! » Dit-elle en espérant que cela marcherait, mais sans attendre, l'homme répliqua qu'il adorait ce genre de femme et qu'il souhaitait aller un peu plus loin avec elle. Jill passa un bras, puis l'autre vers l'avant dans le but de le repousser, mais en vint. Par chance, une femme s'approcha sans attendre et repoussa l'individu qui ne souhaitait pas recevoir la colère d'une seconde femme. Jill sortit la langue pour grimacer et éclata de rire lorsque l'homme leva les mains, en signe de drapeau blanc. « C'est ça, va chier connard ! » Elle tourna la tête en souriant de pleine dent vers la brune, posant une main contre l'épaule de sa sauveuse, ne pouvant même pas garder elle-même l'équilibre. « Oh, mais merci ma belle ! ... J'ai... Je m'en sortais bien... mais c'est... toujours sympa de se faire aider comme ca, merci ... merci ! » Baratina t-elle, d'un ton peu cohérent. C'est en répondant à la demoiselle tout sourire qu'elle s'installa au bar. « Ouais ça va.. et tu as bien raison... sale con... j'en ai plein l'cul de ce genre de mec... avec les femmes, c'est mieux sur tous les points ! » Ajouta-t-elle en baissant la tête au comptoir, attrapant le verre d'un inconnu qui discutait à côté avec une autre demoiselle et le cala d'une traite. « Miam... ça faisait longtemps que j'avais pas bu quelque chose... » En fait, elle disait vrai, ce n'était pas seulement le cas de la boisson, mais bien de se nourrir.

Cette petite scène avec cet homme venait de mettre Jill dans une colère noire. Elle avait envie de retourner le voir et lui balancer son poing au visage, mais par chance, cette gentille inconnue venait de lui sauver la mise et rapidement, elle oubliait presque cette mésaventure et s’attardait sur autre chose. Selon ce que cette femme lui disait, elle n’y aurait sans doute pas échappé. « J’ai mes trucs ! » Lança-t-elle en riant quelque peu, clignant ensuite des yeux pour reprendre un peu ses esprits. Jill savait qu’elle venait d’exagérer sur l’alcool et ce qui était sur avec la brunette, c’était bien qu’elle ne comptait pas se confier. Elle détestait se dévoiler et encore moins se confier, jamais elle n’oubliait qu’elle vivait depuis plus d’une année un enfer terrible. Les problèmes d’argents et les dettes croulaient depuis l’arrêt de ses études de médecine et aujourd’hui, elle se trouvait au pied du mur sans rien, ni aide. Jamais, Carpenter n’accepterait non plus de l’aide – surtout pas de sa famille avec qui elle entretenait une relation plutôt mauvaise depuis le remariage de son paternel – bref, la brune se débrouillait comme elle le pouvait. « Je sais, je sais t’inquiète… je suis nouvelle à BELLE-FLEUR.. » Dit-elle en hurlant le nom de la petite-ville où elle se trouvait. Étouffant un petit rire, la brunette fit un tour sur son tabouret, observant un peu autour d’elle avant de regarder à nouveau sa sauveuse. Aussitôt le bol de frite commandé et reçu par son interlocutrice, Jill – sans réfléchir – se jeta dans ce dernier sans attendre, attrapa une grande poignée de frite et les enfonça dans sa bouche. Elle mangeait et ça lui faisait un bien fou, ça faisait si longtemps et même si elle n’avait rien demandé à la brune face à elle, Jill lui fit un de ses éternels grands sourires, la bouche pleine et dit. « Jill. » Tout simplement, continuant à manger, on aurait même dit une enfant tellement elle savourait les frites qu’elle venait de dérober à la demoiselle.

De manger des frites remplissait le ventre de la pauvre demoiselle. De quitter Los Angeles pour retourner en Louisiane lui avait couté un billet d'autobus - ce n'était pas le genre de dépasse excessif pour n'importe qui - mais pour la brunette, c'était assez pour qu'elle soit complètement fauchée. Elle avait même revendu certaines de ses choses avant de partir pour pouvoir se payer le dit billet. En écoutant la jeune femme qui semblait vouloir lui tenir compagnie, Jill se mit à réfléchir. Elle ne savait pas grand chose sur les habitants de cette ville, mais ce village ressemblait beaucoup au coin où elle avait grandit, ce qui l'attirait beaucoup vers cette destination, sans vraiment connaître les lieux. Jill laissa entrevoir un grand sourire - bien qu'elle sentait l'alcool lui monter toujours à la tête - elle répondit. « Hum... ouais, ça peut aller, je connais personne et j'ai un appartement tout pourris, mais je vais m'y faire ! En plus, mon propriétaire à l'air d'un gros boeuf, il est foutrement comique à regarder ! Il faudrait que je t'amène une photo ! » Dit-elle en riant, se rappelant qu'elle n'avait même pas un appareil pour le prendre en photo, puis d'ailleurs, cet homme faisait peut-être partie de la famille de Nina qui sait, dans les petites villes c'était possible. Dans le passé, Jill en avait beaucoup souffert et c'était parfaitement son genre de recommencer dans le même cercle vicieux. « Mais merde, j'adore ! » Dit-elle sur un ton élevé - laissant sans doute le reste des clients du bar la dévisager - elle tourna la tête vers eux et sortit la langue en signe de grimace. Lorsqu'elle engloutit une partie des frites de sa sauveuse, cette dernière sembla trouver la situation étrange, Carpenter serra les dents un moment, la bouche toujours bien pleine, elle ne souhaitait surtout pas se confier. Quel mensonge inventerait-elle maintenant ? Elle avala tout rond et sourit. « Hum... le déménagement m'a défoncé l'cul bien profond, alors disons que j'ai pas gardé grand chose pour manger ... » C'était une partie de la vérité d'un côté.

Lorsque Nina lui posa des questions sur sa ville d'origine, Jill rougit, avala sa salive, se questionnant sur ce qu'elle allait raconter à cette femme. Elle n'avait certainement pas envie qu'un habitant de cette ville connaisse quelqu'un de là-bas, après tout, c'était pas si loin que ça, donc il y avait des chances. Malgré que Nina semblait venir d'ailleurs selon ce qu'elle disait - enfin, c'était ce que Jill pensait - mais où ? Elle ne pourrait le dire, ça pouvait être à 20 kilomètres de là comme 100... bref, la brunette fit un petit sourire et décida de le dire. « Spring Harrow, en autre mot, le trou du cul du monde, là où tous ses habitants sont des putains d'enfoirés sans réel jugement... bref, de la merde... » Elle détestait ce village depuis. Il était à peine 2 heures de route de là. On l'avait tellement rejeté suite à son fiasco au mariage de son père et de voir tous ses anciens professeurs, voisins ou amis la dévisager de la sorte, elle ne pouvait rester là-bas. D'ailleurs, elle n'avait jamais dévoilé son homosexualité ouvertement là-bas, tout le monde était tellement coincé du cul qu'elle ne pouvait se le permettre. Lorsque l'autre brune lui proposa une agence immobilière, Jill sourit maladroitement, se grattant l'arrière de la tête. « Hum... non non, pour le moment, j'ai pas les moyens pour quelque chose de plus gros, alors je vais me ressaisir et après je regarderais, tu me laisseras quand même l'adresse.... si tu veux. » Elle sourit. L'alcool semblait tranquillement partir et lui laisser la chance de reprendre ses moyens. « Je vais m'en sortir. » Dit-elle, bien qu'elle n'y pensait pas vraiment. La vie était difficile pour la demoiselle depuis un moment et jusqu'à présent, elle n'arrivait pas à se ressaisir. « Tu viens d'où toi bella ? » questionna-t-elle. C'est alors qu'elle fit semblant de fouiller dans la poche de son pantalon. « Ah putain de merde, on m'a piqué tout mon fric, je voulais m'acheter quelque chose à bouffer, j'ai l'estomac qui est en train de se faire enculer par mon foie tellement j'ai faim... » Elle fit semblant de pleurer. « En plus... j'avais gardé tout mon argent pour payer mon putain de loyer ce mois-ci.... et manger aussi ! » Elle explosa en larme. Malheureusement, Jill faisait semblant.

Lorsque Nina lui annonça ne jamais avoir entendu parler de Spring Harrow, Jill ne put s'empêcher de feindre un léger sourire. Elle semblait plutôt ravi de rencontrer une personne qui ne venait pas d'un petit village comme celui-ci, donc n'ayant aucune possibilité de connaître sa famille ou les habitants du village. Pourquoi Carpenter avait-elle choisis cette endroit au final, si elle ne souhaitait pas se faire remarquer ? Bien, l'environnement ressemblait beaucoup à celui où elle avait grandit, sans parler du fait que Belle Fleur se trouvait dans le même état, donc, Jill appréciait le dépaysement inexistant - tout le contraire de son expérience à Los Angeles - enfin, la brunette reprit un petit sourire moqueur et répondit sans plus attendre. « Oh la grosse pomme, j'y suis jamais allée, mais j'ai vécu quelques années à L.A... la pire expérience de ma vie, mais ça m'a fait changer les idées ! » Avoua-t-elle, prenant plus confiance en son interlocutrice. C'est en prenant la carte que lui tendit gentiment la jeune femme pour l'installer dans le creux de son soutien gorge - en réalité, Jill risquait de la jeter, mais bon - elle resta tout de même aimable, sachant qu'elle venait de faire croire à un vol pour recevoir la compassion et un repas gracieusement payé par sa nouvelle amie. Jill faisait partie de ses gens manipulateurs, mais elle ne pouvait pas faire réellement autrement. Elle ne possédait plus rien, elle ne mangeait presque pas et si elle jouait la carte de la sincérité, elle n'aurait rien, sans compter que ça toucherait beaucoup trop l'égaux de la demoiselle. Elle ne se laisserait jamais pointé du doigt comme étant une clocharde sans avenir. Suivant sa petite mise en scène rempli de chaudes larmes, Nina lui proposa de l'aider à retrouver son portefeuille et lui proposa un burger, c'était génial. Elle stoppa net ses larmes et reprit un sourire, passant sa main droite pour retirer les gouttelettes qui perlaient ses joues. « Oh, tu es trop gentille ! Merci beaucoup, je te rembourserais lorsque j'aurais retrouvé mon porte-feuille ! » Lui promit-elle - parole en l'air bien entendu - Jill passa une main dans ses cheveux en bataille dût à la chaleur et regarda l'autre brune qui proposa d'aller au poste. Eh merde, pensa-t-elle, elle ne souhaitait pas avoir déjà à faire avec les flics, elle ne voulait pas être prise la main dans le sac, mais bon, cette fois-ci, ce n'était pas si grave, elle mentait, mais ça ne faisait de mal à personne alors, elle répondit. « Génial ! J'ai bien hâte de voir ça... » Dit-elle d'une pointe de mélancolie et de malaise.