M'étant couchée vers cinq heure du matin, ce n'est qu'à trois heure de l'après-midi que je me tirais enfin de mon lit, traînant jusqu'au salon pour me faire un café. Seulement voilà, ma journée commençait assez mal puisqu'il n'y avait plus de capsules magiques pour la machine à café ! Après avoir pesté de longues minutes contre ma colocataire (qui n'était de toute façon pas là pour m'entendre râler), je me traînais jusqu'à la douche. Sans jamais arrêter de ronchonner, je me préparais pour sortir, enfilant une jupe, un chemisier et mes converses. J'attachais mes cheveux en un chignon un peu approximatif, avant d'attraper mon sac à main et de claquer la porte derrière moi. Évidemment : je ne sortais pas pour le plaisir, mais plutôt pas nécessité : il me fallait à tout prix un café. N'ayant pas envie d'affronter la foule au supermarché pour quelques capsules colorés, je me rendis directement au starbucks du coin.
C'est en soupirant que je poussais la porte du café, m'apprêtant à tracer directement au comptoir pour commander un grand latte vanille. Mais je n’eus pas le temps d'atteindre le dit comptoir: croisant le regard de Jazzlyn, je m'arrêtais net. Mon café allait devoir attendre. Bordel, ça faisait tellement longtemps que je ne l'avais pas vu ! Elle n'avait pour ainsi dire pas changé, toujours aussi jolie et toujours ce même air suffisant sur la tronche. Dire qu'on était inséparable au lycée et que l'on avait fait toutes les conneries possibles et imaginables ensemble... Pourtant suite à son départ pour Londres, l'on avait perdu contacte. C'était un peu de ma faute, je dois bien l'admettre, puisque je n'avais jamais partagé avec elle mes rêves de célébrité et ma passion pour la musique, (certainement de peur qu'elle trouve ça ridicule) et je n'avais donc pas juger utile de la prévenir de mon départ pour Los Angeles. Elle me salua, presque froidement alors que je lui faisais mon plus beau sourire, plutôt contente de la revoir. Puis comme 90% des gens, ces derniers mois, elle me demandant ce que je faisais à Belle Fleur.« J'habite ici ! » Répondais-je simplement dans un petit rire, avant d'ajouter plus sérieusement: « En faite c'est une longue histoire. » Je n'avais pas vraiment envie d'épiloguer sur cette période de ma vie. En général, j'évitais le sujet. les seuls personnes à qui j'en parlais étaient mes proches et Adelina... Et honnêtement: je me voyais mal me confier à Jazz, que je n'avais pas vu depuis le lycée, et à qui je n'avais jamais rien confier de très personnel.