Je n'avais pas vraiment envie d'y aller, je ne voulais pas partir et quitter tout ce que j'avais construit en Californie... pourtant j'étais déjà dans l'avion en direction de Abilene au Texas, là où une correspondance pour Belle Fleur m'attendait. Jusqu'à présent je pensais ma maison ici, sous le soleil de Los Angeles, mais depuis les derniers événements, j'avais réalisé qu'elle se trouvait enfaîte là où ma famille était, là où j'avais grandis. Alors c'est presque machinalement que j'avais fait mes valises et quitté Hollywood, suivant les conseilles de mon frère. Rentrant à la maison. Le fait que j'ai touché le fond n'avait pas échappé aux journalistes qui se régalaient de me voir au plus bas. Il m'avaient suivi jusqu'à l'aéroport et j'étais persuadée que certains avaient même pris l'avion avec moi.
Cinq heures de vole pour arriver au Texas et déjà la rumeur selon laquelle je ''quittais tout'' faisait le tour des réseaux sociaux. Durant les trois heures de vole pour atteindre la Louisiane et Belle Fleur, j'avais eu bien du mal à ne pas déprimer. J'essayais de penser à tout ce que j'allais retrouver en arrivant à la maison : ma chambre d'adolescente, les bons plats de ma mère, les regards protecteurs mon père, Lukas et ses blagues bidons... bref tout ce qui m'avait tant manqué et que j'avais laissé derrière moi. Mais rien n'y faisait, même devant Les Simpson, je ne riais pas. J'étais toujours au fond de mon trou à me morfondre. J'avais ce sentiment que rien n'allait et que tout était de ma faute.
« Mesdames et Messieurs, nous allons atterrir à L’aéroport de Belle Fleur dans quelques minutes. Veuillez attacher vos ceintures et relevé vos tablettes. Veuillez rester assis durant l’atterrissage et ce jusqu'à l’arrêt complet de l’appareil. Merci » L'annonce de l'hôtesse me sortie de mes pensés et je m'empressais de ranger mes affaires et de rattacher ma ceinture. Puis une fois l'avion immobilisé, je m'extirpais de mon siège, récupérais mon sac avant de sortir sur le tarmac. Aucun paparazzi jusqu'ici, je pouvais souffler. J'attendis quelques minutes l'arriver de mes deux grosses valises avant de pouvoir enfin rejoindre le hall de l'aéroport. Lunettes de soleil sur le nez, sac à main sur l'épaule, je traînais lentement mes valises lorsqu'une voix familière cria mon nom. Je m'arrêtais net en reconnaissant Lukas, lâchant aussitôt mes valises pour le prendre dans mes bras. Il n'avait presque pas changé, si ce n'est peut-être cette légère barbe qu'il n'avait pas à l'époque. Le voir me bouleversais un peu. J'étais partagée entre la joie de le retrouver et la culpabilité de ne lui avoir donné que peu de nouvelles durant toutes ces années. Adorable, il prit mes valises, me demandant comment j'allais. J'esquissais un léger sourire. « ça peut aller, j'ai connu mieux. » Admettais-je. J'avais surtout connu pire. « Ma correspondance avait du retard, mais ça c'est bien passé. Rien d'anormal. » poursuivais-je en le regardant attraper mes valises. « Je ne m'attendais pas à te voir. Je pensais rentrer en taxi.  » dis-je avant d'ajouter un petit « Merci » des plus sincère. La dernière chose dont j'avais besoin était d'être seule, bien que je ne cesse de dire le contraire.