ENFANCE SAUVAGE - Les inconnus à la maison, les hommes qui chuchotent avec son père. Le trafic se fait aux yeux du petit. Les armes vendues. Les belles qui perforent des corps. Fascination morbide pour le pouvoir. La mère se réfugie à la cuisine, bonne à tout faire. Femme réduite à quelques qualités. A l’ancien temps. Valéry est le huitième de la fratrie. Le dernier. Le mal-aimé. Huit bouches à nourrir, c’est de trop.


CHAROGNE - « Ce n’est pas ma fille. T’as vu sa gueule, c’est celle du voisin, du facteur, j’en sais rien. Mais t’as baisé avec un phoque » La gifle saccage la joue. Une habitude aux furies des femmes. Même plus une douleur. « Je la tue s’tu préfères. Tu sais, comme les chats. Je la noie, ou je l’étrangle… on pourrait peut-être lui couper la tête ? Voir si elle marche encore… comme les poules! » Une seconde une troisième claque, les coups maladroits contre le torse et lui ricane de ses atrocités. L’enfant présentée, il ne l’a reconnait pas, n’en veut pas. La gosse éplorée. La mère bafouée. Gamine enceinte. Lui, vingt sept. Elle, seize. C’est l’absence de sentiment paternel, un refus pour la petite. Pas de responsabilité, sa liberté proclamée!


PUTAINS VOUS M’AUREZ PLUS - Venezia. C’est une moquerie. « D’où qu’il sort ton prénom ? T’es pas d’ici, c’est quoi ton accent ? » Aborder les belles avec délicatesse, c’est exclu de son comportement, gène absent. Elle est la voisine. Trop jeune, pas pour lui, pour les gamins qui crèvent d’envie à la jolie rousse. Trop tard. Il supprime les prétendants. Un prince charmant, il sait faire. Essaye mais c’est maladroit. Lui, c’est le mauvais, le sale gars. Le vice inscrit au visage. Trop vieux pour aimer les lolita. Pas de sa faute. Sa maladie. Ses envies. Elles sont belles, les voleuses d’apparats féminins. « J’pense que je t’aime » Qu’il dévoile un soir, comme ça, incertain. C’est la première fois, la vérité qui sort des lèvres tachées. Elle se moque, le rire cristallin qu’il aime tant mais c’est l’encoche à son coeur. Une année plus tard. Une petite fille dont il prend soin. Elle qu’il reconnait. « Val. Tu la gardes ? Je sors » La porte claque. Une capricieuse qui va dépenser l’argent absent. Il n’est rien pour elle. Juste le vieux avec de l’argent, le mec manipulé. Un accessoire à sa vie. Deux ans maintenant. La colère gronde. « Donne-moi la garde, tu sais pas t’en occuper, tu connais même pas son prénom » Le vase éclate. Une harpie aux veines bleues. Il est chassé le père. Un jugement. Une petite abandonnée.


CORPS EXQUIS - « J’peux savoir pourquoi tu viens pleurer dans mes pattes ? Tu veux un chocolat et un bonne nuit peut-être ? » L’enfant achetée relève le coton, les cotes saillantes, arrachées. C’est un fatras là-dedans. Pas besoin d’être médecin pour comprendre qu’elle a été rouée de coups. Les paumes effleurent les bleus, les horreurs des autres. « Ok. Tu restes là et t’as droit à un chocolat. Ou tu préfères du thé ? J’sais pas… ça boit quoi une gamine ? » La petite qui ne saisit pas l’acte de générosité. Pas un mouvement. « Je veux l’adresse, d’accord ? Fais fonctionner tes neurones… »

Les filles des rues sont arrachées. Des vols orchestrés. Un choix qu’elles ne possèdent plus. Des belles à revendre pour les chacals. Une nouvelle qu’il surveille depuis des jours. A la certitude qu’elle n’a plus de famille. Aux malheurs d’une petite Justine.