Le nourrisson, dans sa couveuse, pleurait. À peine née, et déjà consciente qu'elle n'aura pas la vie facile, avait dit la dame de l'orphelinat de Melbourne, en Australie, venue la voir. La gamine, dans le lit d'hôpital à côté d'elle était en larmes elle aussi. "Comment vouliez-vous l'appeler ?" "Je... J'avais pensé à Charles, ou Calvin, comme mon père." "Mademoiselle. C'est une petite fille..." "Oh. Un prénom en C alors, comme mon père, le sien, et moi. Peu importe lequel. Je ne veux pas voir cette enfant de toute façon, et si je ne connais pas son nom, c'est encore mieux." La jeune fille dans le lit a essuyé ses larmes du mieux qu'elle pouvait pour prendre un air décidé, mais la femme qui lui faisait face voyait bien que la gamine ne tenait pas le choque. Qu'elle regrettait déjà de s'être engagée à le faire adopter.
Sur le formulaire qu'elle remplissait, la femme a inscrit le plus beau prénom dont elle se souvenait. "Bienvenue dans ce monde, jolie Clara." a-t-elle murmuré en regardant le nouveau-né. Elle l'a appelé Clara. C'était joli, court, et parfait pour les formulaires. Puis le bébé minuscule et rouge derrière sa bulle de verre avait une tête de Clara. "D'où venez-vous mademoiselle ?" "D'Alaska, je suis expatriée." articula-t-elle entre deux sanglots, qui secouaient sans relâche sa poitrine d'adolescente. Alaska, parfait. Et c'est en signant d'une main tremblante que sa mère biologique a rendue son enfant orpheline.


Il est difficile de se trouver une identité quand la société dit que vous n'en avez pas. Clara a toujours eu beaucoup de mal avec les autres. Enfant, elle était un peu turbulente. Hyperactive et dyslexique, l'école n'a jamais été une partie de plaisir pour la pauvre enfant. Un jour, elle a été envoyée dans une famille d'accueil. Mais avec un tel diable au corps, elle n'a pas été gardée longtemps. Un mois. Deux, pas plus. Elle devait avoir... Huit ans ? Puis ce fut un ballet. Elle allait. Elle s'intégrait. Elle aimait. Et quand enfin elle se sentait chez elle, qu'elle avait l'impression d'avoir une vraie famille, on la changeait de foyer. Et tout était à refaire. Si bien qu'elle a fini par ne plus s'ouvrir aux autres, et à rester seule.
Un jour, pourtant, alors qu'elle avait dix-sept ans, qu'elle était dans une famille à l'écart de la ville, elle s'est sauvé. Le soir du bal du lycée. Elle y est allée, avec le fils du couple qui l'avait accueilli. Mais en cachette, elle avait aussi emporté un sac de sport plein de ses affaires - ou du moins du peu qu'il avait jugé important de prendre avec elle, soit son dossier d'admission à l'orphelinat, des fringues et ses maigres économies. Ils ont dansé. Ils se sont amusés. Puis Clara est partie aux toilettes, et n'est jamais revenue dans la salle.
Elle s'était changée. On est bien mieux en jogging pour courir qu'en robe longue et en talons. Elle a fait du stop. Elle a mangé ce qu'elle trouvait. Ça a duré des jours. Le temps pour la petite brune de traverser l'Australie du sud jusqu'au nord. Et un matin, on l'a posé à Darwin. Clara s'est tout de suite fait appeler Alaska. On voyait encore son visage à la télévision, de temps à autre. On entendait son nom à la Radio. "Clara Owens, dix-sept ans, orpheline, disparu depuis trois jours. Les chances de la retrouver vivante s'amenuisent d'heure en heure..." Le monde n'avait jamais rien eu à faire de Clara quand elle était là, mais maintenant qu'elle manquait à l'appel tout le monde l'aimait, et la cherchait. L'hypocrisie humaine l'a toujours fait rire. 


Il était si beau. Il s'appelait... Peu importe comment il s'appelait. Ce devait bien être la première fois qu'elle tombait amoureuse. Elle était à Darwin depuis quelques mois. Alaska était son prénom officiel. Même elle, s'y était faite. C'était à l'époque où elle traînait avec les seules personnes qui l'acceptait. Des gens pas très fréquentables. Elle revendait de la drogue pour payer de quoi manger et le loyer de son appartement insalubre. Un soir, dans un bar, il était là. Son beau sourire. Ses cheveux blonds. Ses yeux gris. Elle n'est peut-être pas vraiment tombé amoureuse. Mais ce garçon était si attachant. Et il était si seul. Et elle était si seule. Ils ont bu un verre. Puis deux. Elle était craintive. Il a fini par lui dire qu'il s'appelait Aaron. Elle a appris plus tard que c'était faux. Mais Aaron lui allait si bien. Et elle lui avait dit qu'elle s'appelait Alaska. Il savait que c'était faux. Pourtant, il n'avait pas relevé. C'était un accord tacite entre eux. Ils se sont revus le soir d'après. Puis celui encore d'après. Il a fini par l'emmener chez lui. Une fois. Deux fois. Elle a fini par ne plus repartir. Ils se comportaient comme des frère et sœur l'un avec l'autre. Le sexe en plus. Ils ont vécu comme ça quelques temps, avant qu'elle ne tombe enceinte. Ce ne pouvait être que d'Aaron. Elle n'avait jamais couché avec quelqu'un d'autre. Ils étaient heureux. Il avait un petit boulot, si bien qu'il avait pu s'offrir une petite voiture. C'était plus proche d'une caisse à savon, mais elle roulait, et n'avait pas coûté trop cher, alors ça leur suffisait, à tous les deux. Alaska avait dit à Aaron qu'elle avait vingt-et-un ans, mais c'est bel et bien à dix-huit ans tout juste qu'elle est montée dans l'immonde auto de son chéri, enceinte jusqu'aux yeux, sur le point de mettre au monde son premier enfant. Elle tenait son ventre comme s'il allait lui échapper, et tout en conduisant, Aaron la regardait tendrement, une main posée, lui aussi, sur le bidou de la brune à son côté. Un crissement affreusement aigu, un choc violent, plus rien d'autre.
Le camion qui est entré dans leur voiture s'est complètement encastré dans la porte du côté passager. La place du mort n'a jamais aussi bien porté son nom que ce soir-là. Aaron et ses yeux gris n'avaient pas vu la priorité qui était donnée à l'autre voie. Une erreur stupide. Quand Alaska s'est éveillée, émergeant de l'état comateux dans lequel les médicaments l'avait plongée avec difficulté. Son ventre de femme enceinte n'était plus là. Elle a sonné, pour qu'une infirmière lui apporte son bébé, son fils, son précieux fils, qu'elle avait toujours voulu garder, ne souhaitant infliger à personne ce que lui avait fait sa mère à elle. Mais personne n'a apporté de  berceau. Les anti-douleur commençaient à ne plus faire effet, et Alaska pris petit à petit conscience de ses ecchymoses, et de sa respiration qui se faisait chaque fois un peu plus douloureuse, comme des centaines d'aiguilles prêtes à percer ses poumons. Elle comprit vite que l'enfant qu'elle portait n'était plus. Alors qu'Aaron était dans un coma artificiel lui épargnant peine et douleur, Alaska pleura toutes les larmes de son corps. Et quand ce dernier fut prêt, elle sorti de la clinique. Ce qu'elle a fait en premier, c'est rentrer chez eux, et écrire une longue lettre. Elle ne pouvait pas se sauver sans expliquer. Sans présenter des excuses, sans rien lui laisser. Il se pouvait qu'Aaron ne se réveille jamais, mais dans l'espoir que cela arrive un jour, elle se devait de conserver pour lui ses biens, ses souvenirs, et tout ce dont il aura besoin. Elle régla deux mois de loyer d'avance, et signa sa longue lettre de son nom complet, Clara Alaska Owens. Elle y expliquait son enfance. Leur accident. Leur bébé, mort du choc des deux véhicules. Leur vie ensemble, et comment elle envisageait la sienne maintenant.
Elle a bouclé son sac à dos, posé la lettre bien en évidence, et saisi son billet d'avion, et son passeport. Elle promettait de payer le loyer de leur appartement tant qu'il ne répondrait pas à une lettre. Il lui était donc obligatoire de se trouver un emploi rapidement, car ce billet d'avion pour les Etats-Unis valait de l'or.

De San Francisco, elle a fait du stop. Elle voulait trouver l'endroit paisible dont elle avait toujours rêvé. Elle y avait cru, à Darwin, mais il faut croire que le sort s'acharnait. Alaska espérait seulement que quitter son Australie natale l'aiderait. Et l'Amérique avait été une terre d'espoir pour tellement de monde, pourquoi pas elle ?
D'autobus en autostop, elle est arrivée un jour à BelleFleur, où un type à dont elle avait refusé les avances l'avait jeté de sa voiture, la maudissant. Le local était là, devant elle, juste en face de la fontaine et des parterres fleuris communaux. "Chez Claude, glaces artisanales - bail à céder." Alaska a poussé la porte vitrée, et une clochette a tinté, alors qu'un vieil homme se relevait derrière un comptoir rayé de rouge et de blanc. Il lui a sourit alors que la petite brune contemplait la boutique. C'était un endroit intime, dont la grande baie vitrée de la devanture éclairait le carrelage en damier, typique des années soixante. Derrière l'australienne, sur une petite terrasse, des tables rondes en fer forgé, quelques chaises pliantes, surmontées de parasols bariolés. "Je peux vous servir quelque chose mademoiselle ?" Il était tout fripé, le monsieur qui est sorti de derrière le comptoir. Son badge indiquait qu'il s'appelait Claude, cet homme. Il lui a sourit, d'un sourire paternel, le regard tendre.
Il lui a tout appris. Faire ses glaces, les servir, les présenter, les vendre. Et quelques semaines plus tard, c'est Alaska, qui derrière ce comptoir, sourit aux nouveaux clients. Attendant toujours une lettre d'Australie.

Ta présentation est parfaite, et puis l'histoire ! Vachement agréable à lire ! Je te valide donc petit panda !


Bravo ma caille, tu es validé(e) ! Tu vas bientôt pouvoir jouer pleinement, c'est pas cool ça !? Tu peux dès à présent créer ta fiche de lien [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien], ainsi que ton[Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien] et pourquoi pas ta [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]. Il se peut que tu ai besoin d'un scénario, tu peux donc créer le tien dans[Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien] ! Dans [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien] tu pourras nous donner tes idées/avis/changements/demandes d'intrigues etc... Parce que KOMD c'est aussi chez toi ! N'oublie pas que Grand Ma' raffole des ragots, si tu as une information, n'hésite pas à lui en faire part [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]. Tu peux même voir les petits secrets de Belle Fleur déjà dévoilés dans [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]. Sache que tu peux contacter Grand Ma' pour toutes occasions, que ce soit pour un événement important, un deal... Nous souhaitons faire de KOMD un forum interactif et amusant donc n'aie pas peur ! Oh et, afin d'être au courant des nouveauté du forum n'oublies pas de suivre [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien] Trêve de blabla je te laisse voler de tes propres ailes, contact nous si tu as le moindre soucis, mais surtout, amuse toi ! Après tout, on est chez mémé...