Après avoir fait le show pendant plus d'une heure au bar du centre ville, j'étais venue décompresser dans le quartier Sud. J'avais fait un rapide crochet par la discothèque du coin, avant de me poser dans ce bar. Bien moins classe que celui du centre de Belle Fleur, il était aussi moins fréquenté. C'était l'endroit parfait pour se mettre minable et se ridiculiser sans que le reste de la ville n'en entende parler le lendemain. C'était aussi un endroit assez mal fréquenté, il faut l'admettre... J'aimais bien y venir seule, au moins je ne m'ennuyais pas, je pouvais observer les gens qui y venaient. Certains étaient de vrais phénomènes et détailler leurs looks était mon passe temps préféré. Je m'étais donc installée au bar et j'avais commandé un mojito, tapant la conversation au barman qui, contrairement à Sam, était super sympa. Rapidement je me retrouvais seule puisque de nouveaux clients débarquèrent et m'arrachèrent mon unique ami. Je terminais mon second verre, jouant avec mon téléphone tout en jetant des coups d’œils vers un beau brun, assit à l'autre bout du bar. Ce dernier me regardait depuis déjà de longues minutes et il ne tarda pas à se lever pour venir s’asseoir à coté de moi. Je l'observais rapidement de la tête au pied alors qu'il m'offrait un verre. Il n'était pas mal du tout. Ce petit sourire narquois qu'il avait sur les lèvres le rendait même charmant. Je me demandais bien ce qu'un gars comme lui, en costard-cravate, pouvait foutre dans un bar comme celui-ci.

Une journée éprouvante qui se termine enfin, une engueulade avec le patron de l'entreprise, qui n'est d'autre que mon père et un problème d'informatique qui m'a empêcher d'avancer dans les candidatures pour la saison estivale. Je vais finir par être à la bourre dans mon travail avec tout ça, mais ça n'a l'air d'inquiéter personne, ils ont peut-être trop confiance en moi dans cette entreprise ! Enfin bref, ce soir je décide d'aller me vider la tête loin du centre-ville de Belle fleur, loin des ennuis. Ce soir pas de repas de famille, pas de dîner important pour l'entreprise, non rien de prévu ! Je peux donc faire ce que je veux. Pour une fois... Je décide alors d'aller me poser dans un bar assez miteux du sud de la ville, sans trop me poser de question je m'installe au bout du bar et commande tout simplement une tequila. Je commence la soirée comme il faut et je reviendrais doucement sur les boissons ensuite. Il faut que je commence par oublier mon nom de famille.

J'aperçois alors une jeune femme qui rentre dans le bar, plutôt jolie je dois dire et elle a l'air de vouloir éviter le contact avec les personnes. Je la vois alors discuter avec le barman, celui-ci continue la discussion jusqu'à ce que le bar se remplisse un peu trop et qu'il n'ai plus le temps de lui tenir compagnie. Elle tourne alors son regard vers moi et remarque que mes yeux étaient poser sur elle. Je lui fais un petit sourire en coin avant de m'approcher d'elle et de poser mes fesses sur la chaise à côte d'elle. Je demanda au barman de lui servir la même chose et que bien sûr, l'addition était pour moi.

« Que fais une si jolie femme dans un bar aussi miteux ? »

Assit à mes cotés, l'inconnu fit signe au barman de me servir la même chose, indiquant au passage que l’addition était pour lui. Mignon et gentleman ! Je me demandais bien ce qu'il faisait ici... « Que fais une si jolie femme dans un bar aussi miteux ? » J’esquissais un sourire tout en attrapant le mojito que le barman venait de me servir. Je lui aurais bien répondu honnêtement, que j'étais là pour me mettre minable en toute discrétion et pour juger les gens, mais j'avais peur de le faire fuir. Je me contentais donc de répondre : « Je passais dans le coin et j'avais envie d'un verre... ou deux. » Ce n'était pas totalement un mensonge. Disons que c'était la vérité arrangée. Je pris une gorgée de ma boisson. C'était du coup mon troisième verres, encore un et j'allais finir la soirée aux toilettes. « Et vous ? C'est pas vraiment le genre de bar pour un homme d'affaire... » Dis-je tirant gentiment sur sa cravate. J'avais déjà un peu bu je l'avoue, et j'avais tendance à être un peu trop tactile après quelques verres. Je me redressais sur mon tabouret le regardant une nouvelle fois de la tête aux pieds. Rien ne me disait qu'il était ''homme d'affaire'' si ce n'est son costard-cravate. Autant il venait d'assister à un mariage, ou a tout autre cérémonie qui requière d'être sur son 31. En tout cas :il était bien trop habillé pour traîner dans ce genre de bar ! A coté de lui, j'avais presque l'air d'une junkie dans mon jean troué … et mes chaussures à talon Louboutin et mon sac à main Chanel n'y changeaient rien.

Moi un homme d'affaires ? Elle avait plutôt bien cerner le personnage. Bon d'accord, le costume que je porte l'avais sûrement aider, mais je pourrais être avocat ou bien même banquier. Elle n'avait pas trop pris de risque en disant homme d'affaires, ça englobe pas mal de métier.

« Moi je suis ici pour oublier une journée catastrophique et prendre du bon temps »

Prendre du bon temps ? Oui oui, comprenez le comme vous voulez, boire, draguer, finir dans le lit d'une parfaite inconnue... Cela ne me dérangerais nullement ce soir, bien au contraire ! J'ai besoin de me vider et je ne peux même pas faire l'amour à celle qui est soit disant ma fiancée puisque l'on ne s'aime pas et qu'elle prêtant être catholique pratiquante... Foutaise ! Elle s'est trop bien mentir celle là, je ne savais même pas que c'était possible de mentir mieux que moi !

« Comment vous appelez-vous si ce n'est pas indiscret ? »

Au pire des cas elle m’envoie boulet, je paye son verre et je me casse, au mieux elle me répond on fait plus ample connaissance et on voit où la soirée nous mène. Ou bien l'alcool. J'avoue que finir dans son lit ne me dérangerais guère, elle est plutôt mignonne, elle doit être majeure depuis un petit moment et je dois dire que ça me ferait plaisir de passer un peu de temps en bonne compagnie. En compagnie d'une femme qui me désire, ça changerait de tout ce que je dois supporter lorsque je dois me coltiner mademoiselle Davenport.

Il était ici pour oublié une journée catastrophique et prendre du bon temps... « Prendre du bon temps... » Répétais-je à mi-voix un sourire taquin sur les lèvres. Au moins ça avait le mérite d'être clair ! Honnêtement ça faisait limite cliché : le mec en costard-cravate, beau gosse, qui venait dans un bar miteux pour se trouver un coup d'un soir. Malgré le cliché et l'issue évidente de cette soirée, je ne reculais pas devant sa question, qui n'avait pas grand chose d'indiscret, lui répondant avec un jolie sourire sur les lèvres :  « C'est pas indiscret ça. La couleur de ma culotte: ça c'est une question indiscrète ! » Lâchais-je en pouffant de rire. Qu'est ce que je pouvais être logique après quelques verres ! J'attrapais de nouveau sa cravate, l'enroulant entre mes doigts sans quitter des yeux le beau brun. « Nadie. On peut se tutoyer ?» Demandais-je. Question rhétorique puisque je mettais déjà ma proposition en pratique : « Et toi comment tu t'appelles ? » Il voulait prendre du bon temps, ça tombait bien : j'étais également là pour ça. Boire, flirter et plus si affinité.

Elle me répondit qu’elle s’appelait Nadie, plutôt original, je n’en n’avais jamais croisé auparavant. Elle m’avait plutôt fait rire avec sa réplique de la question indiscrète, en lançant qu’une question indiscrète ça serait plutôt de lui demander de quelle couleur est sa culotte, mais je ne pense pas que je lui demanderais non, j’irais plutôt voir par moi-même ! Puis elle me demanda si on pouvait se tutoyer, bien sûr logique, après tout on n’a pas 80 ans, on est jeune, avec de l’alcool dans le sang également…

« Moi c’est Sean, Sean Jenkins. »

Je venais de lui dire comment je m’appelais, je lui avais même donné mon nom de famille, elle s’en foutait surement, elle ce qu’elle voyait c’était passer du bon temps et dans le fond moi aussi. Mais peut-être que mon nom de famille lui ferait penser que j’ai des sous et cela la poussera peut-être à finir plus facilement dans mon lit… Au fond de moi je l’espérais, car je devais avouer être en manque de sexe… J’ai une fiancée que je n’aime pas et que je ne peux pas toucher… Je n’ai pas de plan cul régulier alors imaginer un peu ma vie sexuelle… ça commence à être poussiéreux en bas.

Ma remarque sur la couleur de ma culotte eu le mérite de le faire rire. J'osais espéré que l'expression ''femme qui rit à moitié dans ton lit'' était également valable pour le sexe opposé. Puis il se présenta enfin, me donnant même son nom de famille. Information superflus à mes yeux, sachant que je ne comptais le voir qu'un soir, mais le nom Jenkins me sembla tout de même familier. Jouant toujours avec sa cravate je plongeais mes yeux bleu dans les siens. « C'est pas des hôtels ça ? Jenkins ? »  Demandais-je sans aucune retenue. Je connaissais bien Belle Fleur, et je connaissais très bien les hôtels de luxes, j'étais quasiment sûr que Jenkins était le nom d'un empire hôtelier. Je plissais légèrement les yeux esquissant un sourire amusé, voyant clair dans son jeu. A quoi bon donner son nom de famille à une inconnue dans un bar, si ce n'est pour montrer qu'on en a plein les poches ? Et a en juger par son jolie costard et la cravate que j'avais entre les mains : il avait un bon compte en banque et en était fière. Mais, honnêtement, ce n'était pas ce qui m’intéressait chez lui, puisque coté finance, j'étais très bien loti.« Il faut plus qu'un empire hôtelier pour m'impressionner. » Lui dis-je sur le ton de la plaisanterie. Je le taquinais évidemment. Bien qu'au fond c'était vrai. Qu'il ai des sous et un bon job, je m'en foutais pas mal. J'étais bien une chanteuse multi-millionnaire et pour une fois je ne le criais pas sur tout les toits. Ce qui m'importait c'est qu'il soit canon, seul, partant pour passer la nuit chez moi et qu'il n'ait pas de maladies sexuellement transmissibles.

Je n'avais aucun scrupule à vouloir tromper Jazzlyn. Tout simplement parce que l'on était fiancé, mais qu'entre nous il n'y avais pas d'amour, il n'y en avait jamais eu d'ailleurs. Et puis il faut avouer que cette femme était très belle, très charmante et qu'elle m'excitait rien que par sa présence. Son visage me disait vaguement quelque chose, je devais sûrement l'avoir déjà vue quelque part. Enfin bon, dans le fond je m'en fous, tout ce que je veux c'est qu'elle finisse dans mon lit. Je posa alors une main sur sa cuisse pour lancer la phase d'approche. Elle ne me repoussa pas, ce qui m'attira encore plus. Je bus mon verre d'un coup avant de me lancer.

« Vous ne voudriez pas que l'on aille ailleurs ensemble ? »

C'était peut-être rapide, j'en avais conscience, mais je n'avais pas envie de m'afficher plus longtemps dans ce bar, on ne sait jamais qui s'est qui peut entrer et nous surprendre en train de draguer. Après tout, je suis tout de même fiancé, marié dans un an.. Donc que quelqu'un apprenne ça, foutrait ma carrière en l'air et le plan de mon père également.

Sean posa une main sur ma cuisse. Je ne le repoussais pas, à quoi bon, l'on tournait autour du pot depuis près de vingt minutes déjà, autant que l'on passe aux choses sérieuse ! Le jeune homme était visiblement du même avis que moi puisqu'il me proposa d'aller ''ailleurs'' avec lui. J'esquissais un sourire avant de lui répondre : « Avec plaisir. » Puis sans plus attendre je finissais mon verre cul-sec avant de traîner le beau brun vers la sortie.