« Pimooouuuusse! » Grinçais-je à quatre pattes dans mon appartement. J'avais eu le malheur de sortir la caisse de transport du placard et à sa vue mon chat, Pimousse, était partie se cacher. J'échappais un soupire en me redressant, marchant d'un pas décidé vers la cuisine pour prendre sa gamelle. Le coup des croquettes marchait à tout les coups ! Dès que je vu le bout de ses moustaches je l'attrapais pour la pousser dans sa petite cage. « On va chez le docteur, ça va te plaire. » Dis-je alors que l'animal grognait au fond de sa boite. J'enfilais ma veste en jean avant de glisser mes pieds dans mes vans bordeaux et de sortir de mon appartement. Le vétérinaire n'était qu'à quelques pas de chez moi, je décidais donc d'y aller à vélo puisqu'il faisait beau.

« Bonjour. » Dis-je simplement en poussant la porte de chez le vétérinaire, le sourire aux lèvres. Il n'y avait personne dans la salle d'attente, seule une bonne femme, un peu ronde, à l’accueille qui me rendit chaleureusement mon sourire. Je m'approchais donc du guichet. « Je n'ai pas pris de rendez-vous, j'espère que ce n'est pas trop grave. Ça serait pour refaire les vaccins de mon chat. » Avouais-je en posant doucement la caisse de Pimousse sur le comptoir. La réceptionniste sourit bêtement en apercevant mon chat à travers les barreaux de sa cage et m'avoua qu'il n'y avait aucun problème et que le vétérinaire allait me recevoir. Elle attrapa son téléphone pour prévenir le fameux vétérinaire qu'il avait un nouveau rendez-vous avant de raccrocher et de me glisser qu'elle était une grande fan. J'esquissais un sourire sans lui dire un mot et elle s'empressa de briser ce court silence en me demandant de patienter quelques secondes, précisant que le vétérinaire n'allait pas tarder...

" Allez mange, fais moi plaisir..." dit-il à ce petit chien avec espoir. Il n'avait pas mangé depuis près de cinq jours, ce contentant de perfusion. Son état c'était grandement amélioré, mais Eliott ne crierait victoire que lorsque qu'il serait complètement remit. Il le regarda se lever et avancer vers sa gamelle avec peine. C'était un bon début. Son museau humide huma le doux fumet de la pâté canine - beaucoup plus attrayante que de vulgaire croquette - ne détectant rien de suspect, il se risqua un coup de langue, puis deux, avant de dévorer l'assiette. Un sourire triomphant ce dévoila sur le visage d'Eliott, laissant apparaître ses dents blanches ainsi que ses fossettes. Il se mit à le caresser. Le chien complètement agonisant qu'il avait vu après avoir été percuté par une voiture était en train de reprendre des forces, ses jours ne devaient plus être en danger. Alors qu'il le regardait avec tendresse, son téléphone sonna. ACCUEIL. Il soupira, ne pas répondre traversa son esprit. "Oui Pénélope ?" La voix nasillarde de la secrétaire sortie quelques mots dans le combiné, il raccrocha et se leva. "Désolé mon p'tit père, le devoir m'appelle" Il remit le chien dans sa cage, ce dernier le regardant s'en aller avec des gros yeux. "Ne me laisse pas" l'entendait-il dire. Lorsqu'il n'y avait personne, Eliott aimait rester avec les animaux de l'infirmerie. Il descendit les escaliers deux part deux et se dirigea vers cette femme brune. De loin cette femme ressemblait étrangement à cette célébrité.... Tout comme de près... Malgré l'étonnement, il s’efforça de rester neutre et professionnel, ce qu'il réussit sans mal. "Bonjour, Mr Lloyd, c'est moi qui vais m'occuper de votre chat." Il lui tendit la main et lui serra la sienne. Les rumeurs étaient donc fondées. Il prit la caisse du chat et lança un bref "Suivez moi" avant de la poser sur la table d’osculation. Il sortit un flacon contenant le vaccin et prépara la seringue. "Allez vient mon grand" s'adressa t-il au chat en le sortant de sa caisse. Il le caressa afin de le mettre en confiance. "Vous êtes nouvelle à Belle Fleur ? Je ne crois pas vous avoir déjà vu..." son sourire était tout à fait... innocent. Il l'avait pourtant belle et bien déjà vu. Il pinça la peau du matou et y enfonça l'aiguille avec délicatesse.

Installée sur l'une de ces chaises en plastique, j'attendais patiemment que le vétérinaire ne montre le bout de son nez. Alors que je commençais à m’impatienter  un jeune homme, mal rasé, descendit les escaliers et s'avança vers moi. Je me levais aussitôt lui serrant la main alors qu'il se présentait comme étant celui qui allait s'occuper de mon chat. Lloyd, ce nom de famille ne me disait rien, pourtant il semblait avoir mon âge à quelques chose près, il devait donc être nouveau en ville. « Enchantée. » lui dis-je simplement par politesse avant de le suivre dans la salle d'examen. Il déposa la caisse de mon chat sur la table d’auscultation avant de sortir un flacon et une seringue. Je le regardais sortir mon chat de sa caisse, l'animal n'avait pas l'air rassuré... en même temps qui le serait face à une seringue. Je sortie le carnet de santé de mon chat de mon sac alors que le vétérinaire dit : « Vous êtes nouvelle à Belle Fleur ? Je ne crois pas vous avoir déjà vu... » Je me raclais légèrement la gorge, posant lentement le carnet de santé dans lequel figurait le nom de mon chat, mais également le mien, sur sa caisse, à porter de main du jeune homme. « sérieusement... ? » échappais-je dans un murmure. Il ne pouvait pas être sérieux là. Surtout qu'au moment où il me posait cette question je remarquais que la radio était allumée, à bas volume, et que le présentateur annonçait l'une de mes chansons : « tout de suite on va s'écouter une chanson que tout le monde adore : I Kissed A Girl de Nadie Wellington ! » Je restais silencieuse quelques instant, relevant le pathétique et le ridicule de la situation. « Je suis née ici.... Vous devez être nouveau. » Répondis-je plus froidement que je ne l'aurais voulu. Nouveau à Belle Fleur, mais aussi nouveau sur le continent américain ! Comment avait-il pu passer à coté de moi pendante toutes ces années ?! Il vivait dans une grotte ?

De toute évidence, la petite brune semblait irritée. Ça ne se voyait pas, pourtant Eliott jubilait intérieurement, ses mots avait eu l'effet escompté. Il est vrai qu'il prenait un certain plaisir à la voir dans cette état, ce n'était d'ailleurs pas un cas isolé, Eliott aimait particulièrement taquiner le monde, seulement, il en prenait à ce moment un plaisir presque malsain. Oooh allez, ne faite pas comme si vous ne le saviez pas, il n'est pas rare que l'on parle (enfin parlait maintenant...) de Nadie Wellington comme une personne narcissique, au nombril et aux chevilles surdimensionnées... Et si il y avait bien quelque chose dont le jeune homme ne pouvait supporter, c'était bien ce genre de personne. Elle murmura un petit sérieusement à peine audible. Eliott haussa un sourcil, feignant l'incompréhension. Comme si le destin se mettait de son côté, une de ses chansons (Une des plus nul soit dit en passant) passait en même temps à la radio. C'était forcément un cadeau de dieu, même lui ne pouvait supporter cette divine et malfaisante créature. « Je suis née ici.... Vous devez être nouveau. » Elle insista sur le vous. Manifestement elle n'était pas passée souvent revoir sa famille, car cela faisait maintenant six ans qu'Eliott habitait ici. Il sourit, comme toujours, une de ses nombreuses qualités - même si celui ci était purement faux - . "Mh, nouveau, je ne sais pas si au bout de six ans on peut encore le dire, mais effectivement, je dois l'être". Il la regarda avec un regard plein de sous entendus, manifestement, même sa famille n'avait pas mériter sa présence. Soudain il se mit à penser à ce temps qui filait si vite, cela faisait déjà six ans qu'Eliott était partie loin de cet oncle bedonnant... Enfoui dans ses souvenirs, il ne sentit pas le chat se faufiler entre ses mains et passer par la fenêtre. Son sang se glaça. Et merde. Au moins, il est vacciné, c'est déjà ça...

Il faisait tout pour m'énerver. Il avait cet air nonchalant qui m'agaçait et je n'avais qu'une hâte: qu'il vaccine mon chat pour que je puisse rentrer chez moi. « Mh, nouveau, je ne sais pas si au bout de six ans on peut encore le dire, mais effectivement, je dois l'être. » Me dit-il. Je me pinçais légèrement les lèvres peut-être un peu gênée par sa remarque. Six ans ça ne faisait peut-être plus de lui nouveau, mais ça faisait toujours de lui un étranger. Je croisais son regard malicieux et levais légèrement un sourcil.« J'ai eu une vie entre temps, j'ai pas pu rester ici. Donc pour moi vous êtes nouveau. » Lui dis-je enfin presque sur un ton de reproche. D'où il me jugeait pour avoir été absente et pour ne pas le connaitre ? Il était vétérinaire, rien de plus. Et il y en avait plein comme lui en ville ! « Puis vous n'êtes qu'un véto. » Lâchais-je enfin sans le quitter des yeux. J'aurais du rajouter un "mauvais" véto en vu des évènements qui suivirent. Alors que monsieur était dans les nuages, il lassa échapper mon chat, qui s'enfuit par la fenêtre de la salle d'examen. So visage ce décomposa alors qu'il fixait la fenêtre d'où venait de sauter Pimousse. « Et ça fait combien de temps que vous pratiquez ? » Demandais-je sarcastiquement avant de m'approcher de la fenêtre en soupirant. « Incompétant... » Mon chat n'était pas du genre à s'enfuir, c'était un chat d'appartement, il était relativement obéissant et avait peur de tout sauf de l'aspirateur. Pourtant cet incapable de véto avait réussi à le faire fuire ! Je balayais du regard la rue sur laquelle cette fenêtre donnait: il n'y avait rien, il avait disparu. Que cet incapable de véterinaire ne me connaisse pas: passe encore. Mais qu'il perde mon chat: c'étai inadmissible. C'était son boulot de tenir un animal pour l'ausculter. Il avait plutôt intérêt à le retrouver s'il ne voulait pas finir au chômage.


HJ: je l'ai fais en cours, depuis ma tablette donc sorry si ya des trucs qui veulent rien dire

Cette pétasse lui sortait par les yeux, certes son chat s'était fait la mal, mais ça lui faisait les pieds. Habituellement, Eliott passait au dessus de tout ce que les gens prétentieux pouvaient bien dire, ou les remettait à leurs places. De toute évidence, personne ne s'était chargé de le faire avec cette pseudo star au rabais. Elle se mit à regarder par la fenêtre, aucunes traces du satané chat. Au fond, ça l'embêtait, le véto. C'est vrai, ce pauvre animal n'avait pas choisi de vivre avec cette ignoble bonne femme. Et puis il l'avait cherché, il avait commencé à lui chercher des poux. Mais c'était tellement amusant. Il se frotta le front et ferma les yeux en soupirant. Est-ce qu'il pouvait ce passer une journée de normal dans cette ville ? "Suivez moi, on va le chercher." Lui lança t-il en sortant d'un pas décidé de son bureau pour arriver à l'accueil. Il voulu ajouter "Eh oui tu vas marcher un peu, sans voiture, sans chauffeur." Mais il se ravisa, il l'avait assez cherché. Pour le moment. Il s'adressa à une assistante. "Passe moi la caisse de transport et de la nourriture pour chat, oh, et appelle Darrell pour lui dire de venir me remplacer." Il ne donna pas plus d'explication et ouvrit la porte pour laisser passer Nadie. "Après vous Mademoiselle Wellington" Il lui souriait, encore, un sourire fourbe. Il n'allait pas ce laisser démonter si facilement. Il sorti à son tour avec tout l'attirail nécessaire à la capture d'un félin. "On va passer par là. Tenez, prenez le sachet de croquette et agitez le de temps en temps en l’appelant. "  Il passa devant, ouvrant la marche. Après deux minutes de silence, il reprit la parole sans la regarder, l'air de rien, continuant de chercher dans chaque recoin.  "Ca doit vous faire bizarre de revenir dans cette ville, vous qui êtes habituée à ce qu'on vous cire les pompes ?" Ok il allait trop loin, mais trop tentant je vous dis !

Docteur Lloyd, - enfin, si on peut encore l'appeler Docteur malgré son incompétence – reprit enfin les chose en main, se levant de tabouret et me demandant de le suivre. Il prenait cet air sérieux qui me m'était étrangement en confiance, alors que au fond je me demandais encore comme il avait fait pour devenir vétérinaire. Je le suivis sans dire un mot, passant par l’accueil où il demanda à être remplacer avant de s'emparer de la caisse de transport et d'un sachet de croquette. Il me sourit en m'ouvrant la porte. Bon il était incompétent, mais il avait tout de même des manières. Il me confia le sachet de croquette, me demandant de l'agiter de temps en temps tout en appelant mon chat. Et nous voilà partie dans la petite rue sur laquelle donnait la fenêtre de son bureau, la chasse au chat pouvait commencer. Jamais je n'avais imaginer que j'allais passer ma journée comme ça... enfin bon, ça me sortait un peu de ma routine. « Pimousse ! » Criais-je tout en agitant le sachet, tendant l'oreille en espérant entendre un miaulement. Un silence s'installa alors que je suivais le rouquin. Heureusement qu'il faisait beau, je n'aurais pas voulu me balader sous la pluie, dans une ruelle déserte avec lui. « ça doit vous faire bizarre de revenir dans cette ville, vous qui êtes habituée à ce qu'on vous cire les pompes ? » Dit-il enfin, brisant le silence. Moi ? Avoir l'habitude qu'on me cire les pompes ?  J'échappais un petit rire nerveux. « Je croyais que vous ne me connaissiez pas. » Dis-je enfin, froidement, relevant la boulette qu'il venait de faire, en sous entendant me connaître. « Ce qui est bizarre c'est de n'avoir plus rien à faire de mes journées... » Dis-je après un court silence. C'est vrai que, quand j'étais au sommet de ma carrière, je n'avais pas une seconde à moi, je travaillais 24 heure sur 24. Aujourd'hui je performais de temps en temps, mais j'étais terriblement désœuvrée. « Les gens ont des idées toutes faites sur la célébrité. Je n'suis pas une assistée, je ne vie pas sur un petit nuage.... enfin je ne vie plus sur un petite nuage. »Ajoutais-je. C'est vrai que la plus par des gens voyaient les personnes célèbres comme des personnes qui vivent dans un autre monde, comme déconnecté de la réalité, qui oublient rapidement d'où elles viennent, qui s'attendent à ce que tout leur soit dû. J'avoue que ce cliché n'était pas totalement faux. Après tout, on prend rapidement l'habitude à se faire coiffer, maquiller etc. Tout ce luxe et cet amour gratuit nous montent à la tête, qu'on le veuille ou non. Mais je n'avais jamais oublié d'où je venait. J'en avais bavé pour monter les échelons de la célébrité et arriver au sommet... tout comme j'en avais bavé en retombant. J'avais, mine de rien, beaucoup apporté à cette ville, bien plus que Grand Ma'. Donc oui, j'étais un peu arrogante par moment, et oui je considérais qu'on me devait un minimum de respect. Je n'étais pas n'importe qui, merde ! Après, j'avoue que, peut-être, au fond il n'avait pas totalement tord. Ce n'était pas évident de revenir à la vie 'normal' après avoir goûté à celle de superstar. Cette vie où une assistante vous réveille le matin, où l'on va vous chercher un café sans que vous ayez à le demander, où tout le monde s'affaire pour que vous remplissiez votre planning à temps. Aujourd'hui je devais penser pour moi, ne pas oublier mes rendez-vous etc. C'était des habitudes à reprendre, c'est tout. Mais il ne fallait pas croire que j'étais devenue une diva incapable de se torcher toute seule.