Assise à la terrasse d'un café, Athénaïs sirotait son Coca Cola, les yeux rivés sur son appareil photo. Elle faisait défiler les moments qu'elle avait immortalisée avec son engin, oubliant totalement le monde qui l'entourait. De temps à autres, elle souriait: Plus rien n’existait mise à part ce cliché. C'était donc surement pour cela qu'elle n'avait pas entendu ces deux garçons qui étaient postés en face d'elle, la dévisageant comme si ils faisaient face à un animal terriblement drôle. "Elle à l'air niaise, tu trouves pas !?" Demanda le premier jeune homme à la casquette au second avec un sourire arrogant. Son ami se contenta de rire comme réponse. La demoiselle leva la tête, en leur souriant. Peut-être avaient-ils besoin de quelque chose ? Elle n'avait pas entendu un traître mot de ce qu'ils racontaient à son sujet, et même si elle les avait écoutée, elle n'aurait peut-être rien dit, ou se serait contentée de partir... "Est-ce que tu comprends ce que je dis ?" Reprit le premier en articulant exagérément chaque mots, comme à une attardée mental, en se penchant vers elle. Athénaïs n'était pas idiote, elle avait très bien compris qu'elle était la cible de moqueries. Elle fronça les sourcils et lui répondit un simple "Oui !" Il se releva brusquement "Très bien... Viens avec mon ami, on va boire un verre. - Son sourire s’élargit  - ou plusieurs" Ce n'était pas une proposition, mais plutôt un ordre, ce qui offusqua la demoiselle. Elle baissa la tête vers son appareil photo et répondit faiblement en le rangeant. "Je suis désolée mais je dois y aller j'ai d..." Il lui coupa la parole en s'approchant de sa chaise pour lui agripper le poignet et la tirer à lui. "Il me semble pas que je t'ai demandé ton avis." Athénaïs tentait de lui résister avec peine. "Lâche moi tu me fais mal !" s'égosilla t-elle.

Athénaïs est aussi forte qu'une mouche, alors elle fait comme elle peut et tire sur son bras de tout son poids. Son père la prévient pourtant aussi souvent que possible, elle entend d'ailleurs encore sa voix lui disant les rues de la ville sont dangereuses, ne reste pas seule dehors trop longtemps et rentre à la maison. Le Père Teagarden est parfois excessif, mais elle pense qu'elle aurai du l'écouter. Le jeune homme sursaute et la lâche. Elle tombe les fesses sur sa chaise pour basculer en arrière et se retrouver dans un position bizarre sur le bitume. Que vient t-il de ce passer ? Complètement déboussolée, elle entend la voix d'un homme. Pas celle d'un des deux jeunes non, une voix beaucoup plus grave, une voix qu'elle reconnaîtrait entre mille. Cette voix fait battre son petit coeur mou à toute allure. "Alors écoute moi bien, ton pote, toi et ta coupe à la Justin Bieber, vous allez dégagez rapidement avant que l'ancien militaire qui sommeille en moi vous refasse le portrait." Elle se lève à la hâte. Pitié Seigneur, faite qu'il ne l'ai pas vu tomber comme une idiote ! Sauf qu'étrangement sa fesse droite lui fait terriblement mal et elle manque de tomber à nouveau. La honte. "C'est bon papy, on va rien lui faire à ta pute." Athénaïs écarquille les yeux. Mon Dieu jamais elle ne se fera à un tel langage... Elle les regarde partir et reporte son attention sur l'ancien militaire imposant juste en face d'elle. A peine croise t-elle son regard qu'elle a déjà oubliée cette histoire. Elle plonge ses gobilles  rondes dans ceux d'océan de cet homme et s'y accroche comme si sa vie en dépendait. " Monsieur Hawkins...! " Elle avait parlée comme si elle venait de faire face à une apparition divine, comme si le messie était arrivé juste devant elle. Si elle pouvait, elle aurait fondu sur place. Athénaïs se rendit compte de son état et s'empressa d'en changer pour tenter de devenir sérieuse. Ce qui devait être incroyablement comique parce qu'incroyablement raté. "Merci pour... ca..." Elle ne savait plus que faire de ses bras, tantôt les croisant, tantôt les laissant tomber le long de son corps. Finalement, elle préféra toucher nerveusement son pendentif.