"Boom clap..." La chanson résonnait dans mon casque comme une bande son qui prédisait mon arrivée. Nouvelle ville, nouveau départ. Pas besoin de m'étaler sur ma vie. J'étais là pour échapper à ma famille point. Parfois je me sentais égoïste de les avoir quitté. Mais au final, c'était peut être la meilleure solution pour tout le monde. J'étais de trop. Parce que je n'étais que le petit frère. Je n'avais plus mes parents et mes deux frères n'en avaient rien à faire de moi. Mais je ne me plaignais pas. J'avais 18 ans désormais, et je pouvais faire ce que je voulais de ma vie. Comme partir à l'autre bout de pays. Je suis ce fou là. A peine arrivé ici, que j'allais déjà dans le parc. J'adorais faire les choses à l'envers. Me poser et rien faire. Et ne pas me préoccuper de me trouver un toit. Je n'avais pas besoin de travail, enfin du moins pas pour l'instant, mon frère m'en donnait assez pour vivre. Je ne cherchais pas de logement non plus, j'avais envie de vivre à mon rythme. Mais quel rythme. Un rythme d'adolescent attardé. Un rythme d'abruti comme Oliver adorait m'appeler. J'étais peut être un abruti mais au moins j'étais heureux.

Assis dans ce parc, je regardais autour de moi. Je crois bien que j'allais me plaire ici. J'avais besoin de le croire pour rester. Sinon, je n'allais jamais rester. J'allais partir tel un nomade. Il fallait que je réfléchisse à ce que je voulais faire dans ma vie. Mais comme à mes quinze ans, je ne le savais pas. Alors j'allais prendre mon temps pour trouver. Après tout je n'avais que 18 ans. Pas 30 ans.

J'étais encore parti dans mes pensées. J'avais lâché Merlin, il allait me tuer sur le champs quand je lui enverrais un message. Mais il ne comprenait pas. Pourquoi j'étais parti, pourquoi j'étais parti en live, juste avant mon départ. C'était facile pour lui, il avait ses parents, même si notre histoire était compliquée. Moi, mes parents étaient morts. Mes frères me toléraient et je me sentais pas aimé. Ici, personne ne me connaîtrait. Personne ne connaîtrait le nom Eidensberg. J'espérais. J'avais envie de boire, de boire jusqu'à être saoul. Mais je n'avais pas le droit. Pas ici. Je repensais au lycée. J'avais envie de frapper le mur quand je m'étais vu abandonné ici. Quand j'ai vu Oliver partir en me demandant de ne pas venir pendant les vacances. Mon coeur s'était resserré à ce moment là. Je revins à la réalité, un sentiment de vide s'installant en moi. Même si j'avais bien fait de partir, je me sentais terriblement seul. La musique qui raisonnait dans mon casque me rassurait.  Quand soudain une voix me sortit de mes pensées.

Cette voix me surprit, croyant qu'elle me parlait mais elle parlait toute seule. La voix laissa place à un physique d'une femme. Je la fixais, un peu surpris de la voir parler toute seule, je revenais simplement à la réalité. Je n'étais plus dans ma famille mais bien tout seul dans une nouvelle ville. Un sourire amusé s'afficha sur mon visage. Elle avait un langage libre, elle au moins. Je lançais alors:

"Oui généralement, on ne me voit pas... mais jamais je n'ai effrayé quelqu'un jusqu'à aujourd'hui...Oh je m'appelle Emrys..."

Je ne voulais pas dire mon nom de famille. Au pire, je pouvais m'en inventer un. Je la regardais, sans rien dire d'autre.  

Boom clap, the sound of my heart×Emrys et Lea

« Oui généralement, on ne me voit pas... mais jamais je n'ai effrayé quelqu'un jusqu'à aujourd'hui...Oh je m'appelle Emrys... » je m’étais posé sur le banc après avoir eu une énième réflexion sur le fait que je gâche ma vie et mon potentiel. En m’asseyant je ne m’attendais pas à voir un jeune homme assis à côté de moi alors que je parlais toute seule. La surprise passée, il m’a alors répliqué ça. J’ai eu un petit sourire désolé… « Si seulement les gens pouvaient ne pas me voir… » Des fois j’aimerai vraiment être invisible, comme ça je pourrai mener ma vie comme je l‘entend. Belle feur est une petite ville et tout le monde ou presque me connait. C’est normal vu tous les boulots que j’ai fait… vous m’avez forcément vu en tant que vendeuse dans ce magasin, ou en tant que caissière dans ce supermarché ou en tant que réceptionniste à l’hôtel… oui on me voit partout et tout le monde me juge. A force c’est chiant. « Et moi c’est Leanna. » j’ai tendu une main à Emrys afin de le saluer. Je n’ai pas l’habitude de parler aux inconnus mais en l’occurrence c’est un peu moi qui ai engagé la conversation. Quoiqu’il en soit je ne connaissais pas ce jeune homme et je me demandais bien s’il était nouveau en vile. « Tu viens d’arriver à Belle Fleur ? » On ne se connait pas et pourtant je commence déjà mon interrogatoire, mais malheureusement pour lui j’adore connaitre l’histoire de tout le monde. Mais ce n’est pas pour autant que je les juge, non. Je me contente d’écouter sans juger. Mais consciente que ma question était un peu déplacée j’ai poursuivi… « C’est parce que je connais à peu tout le monde ici et que je ne t‘ai encre jamais vu ici… » Je me justifie comme je peux.

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