Elle est pas drôle ta blague !

Ft. Will J. Andrews

Chicago. J'avais toujours vécu dans cette ville et jamais je n'aurai pensé la quitter un jour. Pourtant, depuis le décès de mon fiancé, bien que mon frère ne soit pas loin de moi, je dois avouer que cette ville j'avais de plus en plus de mal à la voir en peinture. Heureusement pour moi, une opportunité de quitter celle-ci, tout en continuant d'enquêter sur la mort de mon petit ami s'était présentée et il n'était absolument pas question que je passe à côté de celle-ci. Bien évidemment, je savais très bien que Liam ne serait pas partant pour qui je quitte cette ville, comme ça sur un coup de tête et je qu'il n'aimait pas le métier que je faisais, mais je savais aussi qu'il ne s'opposerait pas à mon départ, malgré tout, parce qu'il ne voulait qu'une chose : mon bonheur.

Quitter Chicago c'était une chose, mais pour aller où ? A Belle Fleur, ma ville natale. Cette ville dont j'avais entendu parler pour la première fois, il y a seulement quelques semaines, alors même que j'étais en train de boire un verre dans un bar. Ce soir-là, je venais tout juste de terminer une dure journée de travail et je n'avais envie que d'une chose me changer les idées, quand tout à coup, une femme, sortie de nulle part, s'était mise à parler plutôt fort dans le bar, faisant référence à un meurtre qui avait eu lieu à Belle Fleur. Quoi ? Non ce n'était pas possible que ce meurtre soit l'oeuvre d'un seul homme, ce n'était sans doute qu'une coïncidence. Ouais, enfin, autant s'en assurer et puis qui sait, si ça se trouve s'était réellement le même mec qui avait tué à la fois ce jeune homme dont la femme parlait et mon petit ami.

Si tout le monde se moquait de cette femme, moi pas. Je ne sais pas pourquoi, mais mon intuition me disait croire cette pauvre femme et c'est en parlant avec elle, à la sortie du bar, que j'avais obtenu le nom d'un lieutenant de Belle Fleur. Paraît-il d'après elle, que je devrais appeler celui-ci, parce qu'il en savait bien plus qu'elle concernant ce meurtre qui avait eu lieu dans ma ville natale. Ni d'une, ni de deux, dès le lendemain matin, alors même que j'étais en plein sur mon lieu de travail, j'avais profité d'un moment au calme pour appeler ce jeune homme, dont la femme que j'avais rencontré la veille au soir, m'avait donné le numéro. Si dans un premier temps j'avais senti que le jeune homme était réticent à répondre à mes questions, on avait finalement décidé de se fixer rendez-vous dans un bar à l'extérieur de la ville, pour parler de ces deux affaires qui se ressemblaient énormément.

Arrivée sur place, après plusieurs minutes de trajets, j'avais garé ma voiture, non loin de l'établissement et une fois entrée dans le bar, j'avais scruté la salle du regard afin de voir si l'homme avec qui j'avais rendez-vous était déjà là ou pas. Bingo ! Il était bien là, accoudé au bar, en train de boire une bière. M'approchant alors de lui, j'avais fais signe au serveur de me servir la même chose, avant de m'installer à ses côtés et prendre enfin la parole :

« Bonsoir... »

Jetant un regard autour de nous, j'avais ensuite ajouté, en faisant référence à un homme qui se trouvait non loin de nous et qui plutôt que regarder le match, posait avec insistance son regard sur nous :

« Dites, vous ne voudriez pas plutôt qu'on aille s'installer ailleurs ? Dans un endroit plus calme, à l'abri des oreilles indiscrètes, par exemple... si vous voyez ce que je veux dire »

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Ft. Will J. Andrews

Ok, non seulement j'avais rendez-vous avec un mec que je ne connaissais pas, mais en prime ce dernier ne daignait même pas regarder pour me saluer. A qui avais-je à faire ? Je ne sais pas, toujours est-il que tous les deux, nous ne nous connaissions pas et voilà que monsieur se mettait à me tutoyer. Non mais pour qui se prenait-il sérieusement ? Puis alors même que j'allais prendre la parole pour lui demander ce qui n'allait pas avec lui, ce que Liam m'avait annoncé il y a plusieurs semaines m'étaient revenus en tête. Génial... voilà que ce mec me prenait pour une autre. Une autre que je ne connaissais pas, qui ne me connaissait pas et que je n'avais pas encore chercher à retrouver, trop occuper à vouloir chopper le mec qui avait tué mon petit ami. Secouant alors la tête de gauche à droite, j'avais donc pris la parole, tout en soutenant le regard du jeune homme qui se trouvait à mes côtés :

« Je ne suis pas celle que vous croyez que je suis... Il se peut que toutes les deux nous soyons jumelles, mais je peux vous assurez que vous vous tromper de personne si vous croyez me connaître. »

J'avoue j'aurai pu simplement lui mettre mes papiers d'identité sous le nez, mais bon d'une part c'était moins drôle et en prime, je n'étais pas du tout genre à présenter mes papiers à n'importe qui. Je savais qu'en venant ici je risquais de tomber sur quelqu'un connaissant des personnes de ma famille biologique, mais bon pas aussi rapidement quoi. Et puis, non, non je ne voulais pas rencontrer ces personnes-là maintenant, alors que je n'étais pas dans l'une des meilleures périodes de ma vie. Portant alors mon verre à ma bouche pour boire quelques gorgées de ma bière, j'avais ensuite repris, sans pour autant lâcher du regard mon interlocuteur :

« Est-ce qu'on pourrait maintenant en venir au sujet qui nous intéresse tous les deux ? Autrement dit au dossier de votre frère et celui de mon fiancé... A moins que vous n'ayez encore envie de débattre sur mon identité ? »

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Alors même que je venais de lui dire qu'il se trompait de personne, voilà que ce dernier s'évertuait une fois de plus à me considérer comme la personne qu'il connaissait. Il avait un problème d'audition ou quoi ? Allait-il vraiment falloir que je sorte mes papiers d'identité pour qu'il comprenne une bonne fois pour toute que je n'étais pas cette jeune femme qu'il connaissait et qui me ressemblait apparemment comme deux gouttes d'eau. Normal en même temps pour des jumelles que l'on se ressemble, non ? Bref, ce dernier poursuivant dans la même optique que précédemment, j'allais lui rétorquer que je n'avais pas que ça à faire, quand apparemment, subitement, sans même que je n'ai à dire quoique ce soit, ce dernier avait réalisé que ce que je disais était vrai. Prononçant alors mon prénom, je n'avais pu m'empêcher de sourire, avant de lui répondre :

« C'est ce que je me tue à essayer de vous faire comprendre depuis tout à l'heure. Et oui, je suis bien Mackenzie Anderson. Quand à cette histoire de jumelle, j'aimerai bien qu'on mette le sujet de côté, pour le moment j'aimerai me concentrer sur le dossier qui nous intéresse tous les deux. »

Oui je savais qu'il y avait quelque part à Belle Fleur deux enfants qui étaient de ma famille et qui étaient liés à moi par le sang, mais même si j'avais envie de les connaître, alors que je prétendais le contraire, j'avais peur de comment ces retrouvailles pourraient se passer. Surtout qu'à en croire les dires de Liam et à voir la réaction du jeune homme qui se trouvait en face de moi, eux n'étaient pas au courant de mon existence. Si j'étais venue m'installer dans ma ville natale, ce n'était pas non plus uniquement dans le but de retrouver l'assassin de mon fiancé. Parce que pour cela, j'aurai très bien louer quelque chose à Belle Fleur et repartir vivre ensuite à Chicago, une fois l'affaire résolue. Non, si j'avais pris une maison dans ma ville natale, c'est bien parce qu'inconsciemment j'avais envie de connaître mes origines et faire la rencontre de personnes qui seraient de ma famille biologique. M'enfin bon pour le moment, ce n'était pas la question. Portant mon verre à nouveau, à mes lèvres, j'avais ensuite repris la parole, en souriant :

« Bon alors pour en revenir à ce pourquoi nous nous rencontrons aujourd'hui, j'ai rencontré une femme à Chicago, qui m'a dit que vous aviez des informations sur la ou les personnes qui ont tué votre frère et mon fiancé. Est-ce que c'est vrai ou alors est-ce que j'ai eu tort de croire cette femme ? »

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Ft. Will J. Andrews

Bien évidemment comme je m’en doutais, alors même que je venais d’apprendre à mon futur coéquipier que je n’étais pas celle qu’il croyait que j’étais mais sa sœur jumelle, ce dernier avait tout de suite pensé que ma jumelle lui avait caché la vérité concernant mon existence. Secouant alors doucement la tête de gauche à droite, je lui avais dit :

« Attendez, si ça se trouve elle ne vous a rien dit parce qu’elle ne connait pas encore mon existence. Je n’ai su moi-même qu’il y a peu que j’avais une sœur jumelle et un frère jumeau, alors peut-être qu’elle n’est pas au courant, tout simplement. »

C’est vrai quoi, si moi-même j’avais ignoré pendant des années avoir un frère jumeau et une sœur jumelle, peut-être ma sœur n’était pas au courant de mon existence et que c’était pour cette raison qu’elle n’avait pas parlé de moi au jeune homme qui se trouvait en face de moi. Lui faisant ensuite part du fait qu’une femme m’avait dit qu’il avait des informations concernant le meurtre de mon fiancé et de son frère aîné, je m’étais attendu à tout, sauf à ce qu’il allait me répondre. Haussant un sourcil à l’entente de ses dires, j’avais par la suite de nouveau pris la parole, pour lui répondre :

« Votre mère ? Je vois… Après tout c’est compréhensible qu’elle ait beaucoup de mal à faire face à ce deuil soudain et qu’elle veuille que le coupable soit le plus vite possible derrière les barreaux. »

Ce que ressentais cette femme, je le ressentais moi-même, depuis qu’un salopard m’avait enlevé l’homme que j’aimais et avec qui j’étais fiancée autrefois. Et dire que tous les deux, on aurait dû se marier quelques mois seulement après son assassinat… Will reprenant à son tour la parole, je n’avais pu m’empêcher de me mordiller légèrement la lèvre inférieure, avant de m’adresser à lui une nouvelle fois :

« Si les gens d’ici ne se confient pas facilement à vous, je doute qu’ils le fassent avec une totale inconnue. Mais bon qui sait, on peut toujours essayer. Par contre, je vais avoir besoin de votre aide pour cela, parce que je ne connais pas du tout cette ville. Vous savez, je viens à peine de débarquer de Chicago, alors je n’ai pas encore vraiment eu le temps de visiter Belle-Fleur. Je n’en ai pas vraiment eut le temps, ni même vraiment l’envie d’ailleurs… Bref. Est-ce que vous êtes partant pour me venir en aide ? »

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Ft. Will J. Andrews

« Ça on le sait tous les deux que même si le coupable se retrouve derrière les barreaux, les personnes qui nous sont chères et qu’il a tué ne reviendront pas, mais si ça peut soulager votre mère, autant la laisser penser cela non ? »

Me concernant, je sais que je ne serai tranquille et apaisée que lorsque cette personne sera six pieds sous terre et non derrière des barreaux. Il méritait de mourir et surtout de souffrir, comme il avait fait souffrir le frère de Will et comme il avait fait souffrir l’homme que j’aimais. Mais bon malheureusement, j’avais beau être lieutenant de police, ça ne me donnait tout de même pas le droit de torturer ou tué cet homme, quand on finirait enfin par le retrouver. Entendant ensuite la réflexion du jeune homme, je n’avais pu m’empêcher de sourire, avant de lui répondre :

« Ouais je vois. C’est chiant quand les gens nous confondent avec des personnes que nous ne sommes pas, pas vrai ? »

Non, cette phrase n’était pas du tout dites dans le but de lui faire un quelconque reproche, mais bien pour lui faire comprendre, que tout comme lui, le fait qu’on me prenne pour quelqu’un d’autre, ça ne facilitait pas toujours ma tâche. Portant ensuite ma bière à ma bouche, j’avais ensuite pris de nouveau la parole à l’encontre du jeune homme :

« Bon on commence par quoi alors ? Vous devez bien avoir un petit début de piste, quand même ? Non ? »

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Ft. Will J. Andrews

Après lui avoir fait la réflexion sur le fait que c'était certainement chiant pour lui de tomber sur des personnes qui le prenait souvent pour son frère et que ce dernier ait confirmé mes dires, je lui avais alors répondu, toujours le sourire aux lèvres :

« Oh moins ça ne risquera pas d'arriver avec moi, vu que je n'ai malheureusement pas eu le chance de rencontre votre frère. »

L'écoutant ensuite me parler de l'affaire concernant mon fiancé et son frère jumeau, je ne savais plus trop quoi penser. Cette personne avait-elle agit seule ? Était-ce un homme ou une femme ? D'après les médecins légistes, il s'agissait de l'oeuvre d'un homme, pas d'une femme. Pourquoi ? Parce que d'après lui seul un homme pourrait être capable de faire une telle chose. Ce à quoi je n'avais pu m'empêcher de le reprendre en lui disant que seul un monstre pouvait être capable d'agir ainsi. Perdue dans mes pensées, lors que le jeune homme m'avait demandé en retour, si j'avais d'autres pistes, j'avais alors secoué la tête de gauche à droite, avant de lui répondre :

« Non malheureusement pas encore. Mais dans tous les cas ce que vous venez de me raconter confirme le fait qu'il a tué mon fiancé et votre frère jumeau. Il s'agit bien d'une seule et même personne pour ces deux meurtres, il n'y a aucun doute... »